La 3e guerre mondiale a débuté en 2001

Des informations récemment déclassifiées provenant du tout premier interrogatoire d'une personne présumée être un haut responsable d'Al-Qaïda capturé après le 11 septembre, fournissent de nouvelles informations spectaculaires sur les plans d'Oussama ben Laden pour une attaque du 11 septembre. Plus précisément, Ben Laden complotait une attaque majeure en Israël, un geste compatible avec son obsession pour le conflit israélo-arabe et le soutien américain à Israël. L'attaque a été déjouée à la dernière minute. Alors pourquoi cela n'apparaît-il que 20 ans plus tard ?
Zayn al-Abidin Muhammad Husayn, également connu sous le nom d'Abu Zubaydah, a été capturé au Pakistan en mars 2002. Abu Zubaydah est un Palestinien né en Arabie saoudite qui aurait participé à la préparation du voyage et de la documentation de nombreux membres d'Al-Qaida. N'étant techniquement pas membre du groupe, il avait accès à de nombreuses informations sur sa planification.
Dans la minute d'ouverture de la première réunion d'interrogatoire après sa capture, Abu Zubaydah a laissé échapper qu'il travaillait sur un complot visant à mener des attaques simultanées contre plusieurs clubs de danse à Tel Aviv dans le but de tuer des centaines d'Israéliens. C'était tout nouveau pour la centrale du renseignement américain.
L'interrogateur principal était l'agent du FBI Ali Soufan, un Américain d'origine libanaise qui parle couramment l'arabe. Il a écrit à propos de l'interrogatoire dans son livre, "The Black Banners: How Torture Derailed the War on Terror After 9/11". Soufan pense qu'Abu Zubaydah a peut-être eu la fausse impression que Soufan était du Mossad en raison de sa maîtrise maternelle de l'arabe. Dans le livre, le pays cible du plan d'attaque est dissimulé à la demande du processus d'examen préalable à la publication de la sécurité nationale. Il est identifié uniquement comme un pays « étroitement allié avec les États-Unis ».
Il est maintenant clair que ce pays est Israël. Selon Abu Zubaydah, l'opération était en grande partie le projet de Ben Laden, dont il était très enthousiaste. Cela a commencé avant le 11 septembre, après qu'al-Qaida a reçu un don de 100 000 $ d'une source saoudienne pour mener une attaque en Israël avec la probabilité d'une nouvelle attaque si elle réussissait. Soufan n'en sait pas plus sur l'argent. Ironiquement, un membre clé d'Al-Qaida dans le complot a été capturé en Iran après le 11 septembre fuyant l'Afghanistan, mais le complot a continué. Les véritables kamikazes étaient des Palestiniens et l'attaque était imminente.
En mars 2002, Israël était au milieu de la deuxième Intifada. Le 27 du mois, le Hamas a perpétré un attentat suicide à Netanya qui a tué 30 civils israéliens. Si al-Qaida avait mené plusieurs attaques simultanées, la situation déjà explosive dans la région aurait été encore plus désastreuse.
Les renseignements ont été immédiatement partagés avec les Israéliens, qui ont enfermé l'équipe dans les territoires qui étaient censés y parvenir. Abu Zubaydah avait peut-être l'impression qu'ils avaient déjà été arrêtés avant sa capture et l'avaient dénoncé à la CIA.
Le complot a probablement été gardé secret pendant des années parce qu'il montrait que le FBI obtenait des résultats de l'interrogatoire d'Abu Zubaydah sans la torture par l'eau ni autres méthodes. Cela, bien sûr, saperait l'argument du vice-président Dick Cheney selon lequel la torture était essentielle pour obtenir des informations. La dissimulation visait à protéger le recours à la torture. Les Israéliens avaient leur propre intérêt à garder le silence car ils ne voulaient pas souligner publiquement les liens entre al-Qaida et le conflit israélo-palestinien.
En fait, le conflit palestinien et le soutien américain à Israël étaient et sont toujours la force motrice chez les leaders d'Al-Qaida. Ben Laden et son adjoint et successeur Ayman Zawahri l'ont expliqué à plusieurs reprises avant et après le 11 septembre, comme je l'ai écrit dans mon livre « À la recherche d'Al Qaida ». En effet, Ben Laden avait voulu que les attentats aux États-Unis aient lieu lorsque le Premier ministre israélien de l'époque, Ariel Sharon, serait en visite à la Maison Blanche en juin 2001 pour dramatiser la connexion israélienne. Les pirates de l'air n'étaient cependant pas prêts et la date a glissé à septembre.
Les détails du complot de Tel-Aviv ont été classés jusqu'à une récente décision de justice à New York. Soufan en a récemment parlé à un journal israélien. De toute évidence, le changement d'administration de l'équipe pro-torture Trump au président Joe Biden et au directeur de la Central Intelligence Agency William Burns a aidé à faire éclater la vérité.